Chicago hebdo Le maïs et le soja en baisse, mais le blé rebondit
Les cours du maïs et surtout du soja ont nettement baissé durant la semaine sur le marché de Chicago, alors que ceux du blé ont monté, réagissant différemment à un repli du dollar, de nouvelles estimations sur l'offre et la demande mondiale, et l'actualité sud-américaine.
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Pour le soja, l'actualité principale a été l'investiture jeudi en Argentine du président libéral Mauricio Macri. Il a promis de lever les taxes à l'exportation, ce qui promet une concurrence accrue pour la production américaine, a expliqué Bill Nelson, chez Doane Advisory. En outre, la météo est devenue favorable en Argentine et dans une partie de la région de culture du Brésil, ce qui laisse prévoir une récolte abondante. Dewey Strickler, chez Ag Watch Market Advisory, a relevé de son côté que les chiffres hebdomadaires sur les exportations de soja, publiés jeudi, montraient une chute de 22 % depuis début novembre.
Pour le blé, « le recul du dollar face à l'euro est favorable », a expliqué Bill Nelson, car il rend la production américaine un peu plus compétitive sur le marché mondial. Les cours du blé ont également profité du rapport mensuel sur l'offre et la demande publié mercredi par le ministère de l'agriculture : « il n'a pas été aussi négatif qu'on ne le craignait », a dit Bill Nelson. Même si l'USDA a relevé ses prévisions d'offre au niveau mondial, ce qui est a priori négatif pour le marché, les cours du blé, déjà en nette hausse avant le rapport, se sont en effet maintenus dans le vert.
Un rebond technique
Dewey Strickler a souligné que le rebond actuel des cours est avant tout de nature technique, alors que « les données fondamentales poussent à la baisse : les exportations sont léthargiques », a-t-il noté, estimant que le mouvement de hausse actuel avait toutes les chances de se heurter prochainement à un seuil de résistance avant de s'inverser. « Le blé n'a aucune de raison de monter s'il n'y a pas de problème météorologique dans le monde », a aussi noté Jack Scoville, chez Price Futures Group.
Enfin, le maïs a reculé sur la semaine, comme le soja mais moins que lui. L'impact négatif d'une prévision revue à la hausse des stocks a été partiellement compensé par l'effet bénéfique de l'affaiblissement du dollar. Pour Jack Scoville, « les prix du maïs sont déjà proches du plancher attendu par de nombreux analystes, et personne ne semble prêt à le pousser beaucoup plus bas », ce qui expliquerait sa relative résistance. « Même s'il peut bénéficier d'un rebond technique, les données fondamentales du marché du maïs restent baissières, avec des exportations molles, une météo favorable en Amérique du Sud et l'élimination des taxes à l'exportation en Argentine », a toutefois souligné Dewey Strickler, estimant probable que la rechute se confirme à court terme.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, a fini la séance de vendredi à 3,7525 dollars, contre 3,8150 en fin de semaine précédente (- 1,64 %). Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, valait 4,9050 dollars contre 4,8450 dollars auparavant (+ 1,24 %). Le boisseau de soja pour janvier, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,7075 dollars contre 9,0600 dollars précédemment (- 3,89 %).
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